JĂ©susleur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumiĂšre du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les tĂ©nĂšbres, mais il aura la lumiĂšre de la vie. Matthieu 5:14-16. Vous ĂȘtes la lumiĂšre du monde. Une ville situĂ©e sur une montagne ne peut ĂȘtre cachĂ©e; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met
"Ma Parole n'est-elle pas comme un feu - Oracle de l'Ă©ternel - et comme un marteau qui fait Ă©clater le roc ?" JĂ©rĂ©mie A quoi pensez-vous lorsque vous entendez le mot "confession" ? Ce terme a une connotation nĂ©gative pour beaucoup de personnes qui le dĂ©finissent comme "le fait d'ĂȘtre forcĂ© d'admettre que l'on a fait quelque chose de mal." Pourtant, lorsque nous approuvons la Parole de Dieu en la "confessant" Ă  voix haute, le rĂ©sultat est toujours positif ! Je connais quelqu'un qui a l'habitude de dire que nous ne pouvons pas vaincre Goliath la bouche fermĂ©e. Lorsque David se prĂ©parait Ă  combattre le gĂ©ant Goliath, il a couru vers lui et a proclamĂ© l'issue du combat Ă  voix haute "Aujourd'hui, l'Eternel te livre entre mes mains..." 1 Samuel VoilĂ  un bon exemple de la maniĂšre dont nous devons approcher nos ennemis dans notre vie. Nous devons ouvrir notre bouche et proclamer la Parole de Dieu. Je vous encourage fortement Ă  confesser chaque jour la Parole de Dieu. A chaque fois qu'une pensĂ©e contraire Ă  ce que dit la Bible vient Ă  votre esprit, confessez la vĂ©ritĂ© de Sa Parole Ă  voix haute. Vous verrez alors la puissance de la Parole vaincre le mensonge. Une priĂšre pour aujourd'hui Seigneur, je sais que Ta Parole est puissante... Rien ne peut tenir contre elle. Ă  chaque fois que je me trouve dans une situation difficile, rappelle-moi de confesser Ta Parole Ă  voix haute. Vous avez aimĂ© ? Partagez autour de vous !
Illeur dit: "Que celui qui a des oreilles entende. Il y a de la lumiĂšre au dedans d’un ĂȘtre lumineux, et il illumine le monde entier. S’il n’illumine pas, il est tĂ©nĂšbre." Logion 25. Yeshua Ha Mashiach dit: "aime ton frĂšre comme ton Ăąme; veille sur lui comme sur la prunelle de ton Ɠil." Logion 26. Yeshua Ha Mashiach a dit: "Le brin de paille qui est dans l’ Ɠil de ton frĂšre
PremiĂšre Lecture Ac 3,1-10 En ces jours-lĂ , Pierre et Jean montaient au Temple pour la priĂšre de l’aprĂšs-midi, Ă  la neuviĂšme heure. On y amenait alors un homme, infirme de naissance, que l’on installait chaque jour Ă  la porte du Temple, appelĂ©e la Belle-Porte », pour qu’il demande l’aumĂŽne Ă  ceux qui entraient. Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le Temple, il leur demanda l’aumĂŽne. Alors Pierre, ainsi que Jean, fixa les yeux sur lui, et il dit Regarde-nous ! » L’homme les observait, s’attendant Ă  recevoir quelque chose de leur part. Pierre dĂ©clara De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne au nom de JĂ©sus Christ le NazarĂ©en, lĂšve-toi et marche. » Alors, le prenant par la main droite, il le releva et, Ă  l’instant mĂȘme, ses pieds et ses chevilles s’affermirent. D’un bond, il fut debout et il marchait. Entrant avec eux dans le Temple, il marchait, bondissait, et louait Dieu. Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. On le reconnaissait c’est bien lui qui Ă©tait assis Ă  la Belle-Porte » du Temple pour demander l’aumĂŽne. Et les gens Ă©taient frappĂ©s de stupeur et dĂ©sorientĂ©s devant ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. Psaume Responsorial 104 R/. Joie pour les cƓurs qui cherchent Dieu ! Rendez grĂące au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ; chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles. Glorifiez-vous de son nom trĂšs saint joie pour les cƓurs qui cherchent Dieu ! Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trĂȘve sa face. Vous, la race d’Abraham son serviteur, les fils de Jacob, qu’il a choisis. Le Seigneur, c’est lui notre Dieu ses jugements font loi pour l’univers. Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole Ă©dictĂ©e pour mille gĂ©nĂ©rations promesse faite Ă  Abraham, garantie par serment Ă  Isaac. Verset avant l'Évangile Ps 117,24 AllĂ©luia. Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fĂȘte et de joie ! AllĂ©luia. Texte de l'Évangile Lc 24,13-35 Le mĂȘme jour, deux disciples faisaient route vers un village appelĂ© EmmaĂŒs, Ă  deux heures de marche de JĂ©rusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'Ă©tait passĂ©. Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, JĂ©sus lui-mĂȘme s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux Ă©taient aveuglĂ©s, et ils ne le reconnaissaient pas. JĂ©sus leur dit De quoi causiez-vous donc, tout en marchant?». Alors, ils s'arrĂȘtĂšrent, tout tristes. L'un des deux, nommĂ© ClĂ©ophas, rĂ©pondit Tu es bien le seul de tous ceux qui Ă©taient Ă  JĂ©rusalem Ă  ignorer les Ă©vĂ©nements de ces jours-ci». Il leur dit Quels Ă©vĂ©nements?». Ils lui rĂ©pondirent Ce qui est arrivĂ© Ă  JĂ©sus de Nazareth cet homme Ă©tait un prophĂšte puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prĂȘtres et nos dirigeants l'ont livrĂ©, ils l'ont fait condamner Ă  mort et ils l'ont crucifiĂ©. Et nous qui espĂ©rions qu'il serait le libĂ©rateur d'IsraĂ«l! Avec tout cela, voici dĂ©jĂ  le troisiĂšme jour qui passe depuis que c'est arrivĂ©. A vrai dire, nous avons Ă©tĂ© bouleversĂ©s par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allĂ©es au tombeau de trĂšs bonne heure, et elles n'ont pas trouvĂ© son corps; elles sont mĂȘme venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allĂ©s au tombeau, et ils ont trouvĂ© les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont pas vu». Il leur dit alors Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent Ă  croire tout ce qu'ont dit les prophĂštes! Ne fallait-il pas que le Messie souffrĂźt tout cela pour entrer dans sa gloire?». Et, en partant de MoĂŻse et de tous les ProphĂštes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchĂšrent du village oĂč ils se rendaient, JĂ©sus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcĂšrent de le retenir Reste avec nous le soir approche et dĂ©jĂ  le jour baisse». Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut Ă  table avec eux, il prit le pain, dit la bĂ©nĂ©diction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut Ă  leurs regards. Alors ils se dirent l'un Ă  l'autre Notre coeur n'Ă©tait-il pas brĂ»lant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures?». A l'instant mĂȘme, ils se levĂšrent et retournĂšrent Ă  JĂ©rusalem. Ils y trouvĂšrent rĂ©unis les onze ApĂŽtres et leurs compagnons, qui leur dirent C'est vrai! le Seigneur est ressuscitĂ© il est apparu Ă  Simon-Pierre». A leur tour, ils racontaient ce qui s'Ă©tait passĂ© sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain. Notre cƓur n'Ă©tait-il pas brĂ»lant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures?» AbbĂ© Luis PERALTA Hidalgo SDB Lisboa, Portugal Aujourd'hui, l'Evangile nous assure que JĂ©sus est vivant et qu'il est toujours le centre Ă  partir duquel se construit la communautĂ© de ses disciples. C'est prĂ©cisĂ©ment dans ce contexte ecclĂ©siastique- dans une rencontre communautaire, dans le dialogue avec nos frĂšres qui partagent notre foi, dans l'Ă©coute communautaire de la parole de Dieu, dans l'amour partagĂ© par des actes fraternels et de service aux autres- que les disciples peuvent expĂ©rimenter leur rencontre avec JĂ©sus ressuscitĂ©. Les disciples accablĂ© de tristes pensĂ©es, n'ont jamais imaginĂ© que cet Ă©tranger fut prĂ©cisĂ©ment leur MaĂźtre qui Ă©tait dĂ©jĂ  ressuscitĂ©. Pourtant, leur cƓur brĂ»lait» cf. Lc 24,32, lorsqu'Il leur parlait et leur expliquait les Ecritures. La lumiĂšre de la Parole enlevait la duretĂ© de leur cƓur et leurs yeux s'ouvrirent» Lc 24,31. L'icĂŽne des disciples d'EmmaĂŒs nous sert de guide sur la longue route de nos doutes, de nos inquiĂ©tudes et parfois mĂȘme de nos rudes dĂ©ceptions, le divin Voyageur est toujours notre compagnon de route afin de nous faire comprendre, en interprĂ©tant les Ă©critures, les mystĂšres de Dieu. Quand la rencontre devient plĂ©nitude, la lumiĂšre de la Parole fait suite Ă  la lumiĂšre qui jaillit du Pain de vie» par lequel le Christ accomplit de maniĂšre dĂ©cisive sa promesse Je suis avec vous tous les jours jusqu'Ă  la fin du monde» Mt 28,20. L'annonce de la rĂ©surrection du Seigneur illumine les zones d'ombre du monde dans lequel nous vivons», a expliquĂ© le pape ËmĂ©rite BenoĂźt XVI. PensĂ©es pour l'Ă©vangile d'aujourd'hui Il peut paraĂźtre Ă©tonnant que nous exhorte Ă  prier Celui qui sait ce qui nous est nĂ©cessaire avant que nous ne lui demandions. Le Seigneur notre Dieu veut que, grĂące Ă  la priĂšre, notre dĂ©sir augmente afin d’ĂȘtre davantage capables de recevoir les dons qu’Il nous prĂ©pare » Saint Augustin Nous croyons en Dieu qui est PĂšre, qui est Fils et qui est Esprit Saint. Nous croyons en ces Personnes, et quand nous parlons avec Dieu, nous parlons avec ces Personnes ou bien avec le PĂšre, ou bien avec le Fils, ou bien encore avec l’Esprit Saint » François. " Il dĂ©sire avec jalousie l’Esprit qu’il a mis en vous " Jc 4, 5 ? Notre Dieu est " jaloux " de nous, ce qui est le signe de la vĂ©ritĂ© de son amour. Entrons dans le dĂ©sir de son Esprit et nous serons exaucĂ©s » CatĂ©chisme de l’Eglise Catholique, nÂș Autres commentaires Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent» AbbĂ© Xavier PAGÉS i Castañer Barcelona, Espagne Aujourd'hui voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fĂȘte et de joie!» Ps 11724. Nous sommes invitĂ©s Ă  suivre la liturgie des jours de l'Octave de PĂąques. RĂ©jouissons-nous de savoir que JĂ©sus est avec nous, aujourd'hui et toujours. À tout moment, Il fait route Ă  nos cĂŽtĂ©s. Mais il faut lui laisser ouvrir les yeux de notre foi afin que nous puissions voir qu'il se trouve dans nos vies. Il veut que nous jouissions de sa compagnie, en faisant ce qu'il nous a dit apprenez-leur Ă  garder tous les commandements que je vous ai donnĂ©s. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'Ă  la fin du monde» Mt 2820. Marchons dans l'espoir de savoir que le Seigneur nous aide Ă  trouver un sens Ă  tout Ă©vĂ©nement. Surtout, dans les moments oĂč, comme les disciples d'EmmaĂŒs, nous avons des difficultĂ©s, des ennuis, nous sommes dĂ©couragĂ©s... Il nous faut dĂ©sormais savoir Ă©couter sa Parole, pour pouvoir interprĂ©ter les Ă©vĂ©nements Ă  la lumiĂšre du projet salvateur de Dieu. MĂȘme s'il peut parfois sembler qu'Il ne nous Ă©coute pas, Il ne nous oublie jamais; Il nous parle toujours. C'est Ă  nous, et uniquement Ă  nous, d'avoir la bonne disposition d'Ă©couter, de mĂ©diter et de contempler ce qu'Il veut nous dire. Souvent, dans les diffĂ©rents milieux que nous frĂ©quentons, nous pouvons rencontrer des personnes vivant comme si Dieu n'existait pas; leur vie n'a plus aucun sens. Notre devoir est de devenir ces bons instruments dont le Seigneur peut se prĂ©valoir pour s'approcher et cheminer auprĂšs de ceux qui nous entourent. Cherchons-nous Ă  leur faire connaĂźtre leur condition d'enfants de Dieu et que JĂ©sus nous a tant aimĂ© que, non seulement il est mort et ressuscitĂ© pour nous, mais il a voulu demeurer pour toujours dans l'Eucharistie. Ce fut quand il rompit le pain et le leur donna que les disciples d'EmmaĂŒs reconnurent JĂ©sus Ă  ses cĂŽtĂ©s. Lejour commençait Ă  baisser. Alors les Douze s’approchĂšrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit dĂ©sert. » Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mĂȘmes Ă  manger. » Ils rĂ©pondirent : Vai & Viens Lyrics[Intro]Y'a Double X Ă  la prod'J'suis dans la cabine, je fume la drogueEt toi tu vaĂŻ[Couplet 1]Dis-leur de baisser la lumiĂšre, d'augmenter la doseJ'profite de l'instant car mes ennemis n'font pas de pauseElle fait des va-et-vient, j'lui dis "viens on vaĂŻ"Elle m'dit "t'es pas un mec bien", et je sens qu'elle m'travailleElle fait kiffer le boss, le trafiquantĂ©Moi j'la veux entiĂšre, j'veux pas juste la frĂ©quenterJe pense qu'elle me sous-estime, chĂ©ri je suis capable du pireJe suis capable du meilleur, mais ça je peux pas trop te l'direNon reste avec moi juste una nocheTon mec n'est pas capable, il est bourrĂ©, il est fauchĂ©C'est pas la bonne paire que t'as chaussĂ©Pas l'bon fond d'teint qu't'as sur les faussettesAvec moi t'auras tout, et tout ça sans nĂ©gocier[Refrain]Baisser la lumiĂšre, augmenter la doseOn dirait qu'elle marche calibrĂ©eJ'ai le cƓur qui exploseCette femme est dangereuseCette femme est dangereuse[Couplet 2]Ils Ă©taient tous au RSA, avec moi ils roulent en RS4Certains n'donnent plus la pĂąte, si j'kiffe sur toi t'as de la chatteJe suis dans la boĂźte, c'est dans la boĂźteJe fais des millions, tu fais des squatsSi je rentre bourrĂ© j'te casse les pattesJe fais des million, tu fais des squatsJuste una nocheTon mec n'est pa capable, il est bourrĂ© il est fauchĂ©C'est pas la bonne paire que t'as chaussĂ©Pas l'bon fond d'teint qu't'as sur les faussettesAvec moi t'aura tout et tout ça sans nĂ©gocier[Refrain]Baisser la lumiĂšre, augmenter la doseOn dirait qu'elle marche calibrĂ©eJ'ai le coeur qui exploseCette femme est dangereuseCette femme est dangereuse[Pont]Cette femme est dangereuseCette femme est dangereuseCette femme est dangereuseCette femme est dangereuse[Refrain]Baisser la lumiĂšre, augmenter la doseOn dirait qu'elle marche calibrĂ©eJ'ai l'Balmain qui exploseCette femme est dangereuseCette femme est dangereuse[Outro]Et toi tu vaĂŻVaĂŻ, vaĂŻ, vaĂŻ, vaĂŻ, vaĂŻHow to Format LyricsType out all lyrics, even repeating song parts like the chorusLyrics should be broken down into individual linesUse section headers above different song parts like [Verse], [Chorus], italics lyric and bold lyric to distinguish between different vocalists in the same song partIf you don’t understand a lyric, use [?]To learn more, check out our transcription guide or visit our transcribers forum

Conceptdes Versets. pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. Jean 17:4. Concept des Versets. Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.

alpha M artiste Matt titre La lumiĂšre Qu’il est dur de se sentir rejetĂ©A cause d’une maladie que les gens ne peuvent pas encore contrĂŽlerQu’il est dur de voir ses amis s’éloignerAlors que c’est la que l’on a le plus besoin d’ĂȘtre aidĂ©Moi je ne sais plus quoi faire J’en ai marre de cette galĂšreJe prĂ©fĂšre partir et mourir Je n’ose mĂȘme plus sourireLa mort se rapproche a chaque fois que je respireJe veux voir cette lumiĂšre ne m’éblouirJe veux la lumiĂšre, je veux plus rester dans la peurJe veux la lumiĂšre, cette maladie me poursuit Je veux la lumiĂšre,Je ne veux plus rester dans cette peurJe veux la lumiĂšre, cette maladie me poursuitQu’il est dur de revoir dire Ă  ses parentsPapa maman mon heure sonnera dans pas longtempsQu’il est dur de ne plus avoir confiance en personneJe ne veux pas souffrir plus longtemps{au Refrain}J’arrive dans les " rĂ©-soi " carrĂ© shawayeur trop fĂąchĂ©Les femmes sont douces belles et bonnes Ă  chacun sa pensĂ©sLe seul truc Ă  quoi il faut que tu penses c’est de te protĂ©gerTrop de frĂšres Ă  moi sont morts en se laissant allerC’est les parents qui trinquent leur se mettent Ă  basculerTout ça pour une d’inattention parce qu’on est trop pressĂ©Le combat est dur c’est sĂ»r je n’ai pas fiĂšvre et Matt dans les soirĂ©es dans la vie on assure{au Refrain}
2435|Allah est la LumiĂšre des cieux et de la terre. Sa lumiĂšre est semblable Ă  une niche oĂč se trouve une lampe. La lampe est dans un (rĂ©cipient de) cristal et celui-ci ressemble Ă  un astre de grand Ă©clat; son combustible vient d'un arbre bĂ©ni: un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble Ă©clairer sans mĂȘme que le feu la
alpha J artiste Jean Ferrat titre C'est si peu dire que je t'aime Les paroles de la chanson C'est si peu dire que je t'aime »Jean Ferrat Comme une Ă©toffe dĂ©chirĂ©eOn vit ensemble sĂ©parĂ©sDans mes bras je te tiens absenteEt la blessure de durerFaut-il si profond qu’on la senteQuand le ciel nous est mesurĂ©C’est si peu dire que je t’aimeCette existence est un adieuEt tous les deux nous n’avons d’yeuxQue pour la lumiĂšre qui baisseChausser des bottes de sept lieuxEn se disant que rien ne presseVoilĂ  ce que c’est qu’ĂȘtre vieuxC’est si peu dire que je t’aimeC’est comme si jamais, jamaisJe n’avais dit que je t’aimaisSi je craignais que me surprenneLa nuit sur ma gorge qui metSes doigts gantĂ©s de souveraineQuand plus jamais ce n’est le maiC’est si peu dire que je t’aimeLorsque les choses plus ne sontQu’un souvenir de leur frissonUn Ă©cho de musique morteDemeure la douleur du sonQui plus s’éteint plus devient forteC’est peu, des mots pour la chansonC’est si peu dire que je t’aimeEt je n’aurai dit que je t’aime
Sorianaest devenue ce mardi soir la 8Úme plus grande maestro de N'oubliez pas les paroles ! AprÚs 19 victoires et 137 000 euros amassés, la jeune femme a
© Jean-Louis Fernandez Le Dernier Testament, inspirĂ© de James Frey mis en scĂšne par MĂ©lanie Laurent au Théùtre de Chaillot © Jean-Louis Fernandez Comment aborder la foi en la religion et en l'autre? Comment faire confiance? Comment parvenir Ă  s'ouvrir? Comment accepter qu'on trouble ses acquis et ses repĂšres? Dans Le Dernier Testament, d'aprĂšs le roman Le Dernier Testament de Ben Zion Avrohom, de James Frey, l'amour semble ĂȘtre la clef de tous les maux. Un amour pur et dĂ©sintĂ©ressĂ©, incarnĂ© par Ben, une sorte de libĂ©rateur qui accompli des miracles autour de lui. Un homme qui dĂ©verse de l'amour et de la force, chez tous ceux qu'il rencontre. ProstituĂ©e droguĂ©e, marginal des tunnels, fermiĂšre, prĂȘtre, avocat; tous se souviennent de la joie qu'il leur a offerte. Un puits de bien ĂȘtre, qui leur a permis de s'assumer et de changer leur perception de la vie. Comme Dieu, Ben leur a apportĂ© la lumiĂšre. Seuls les hĂ©rĂ©tiques, emmurĂ©s dans leur morale, leurs croyances et leur jalousie, rejetteront son don et refuseront d'y croire. Pour des gens comme Jacob, son frĂšre, la foi doit ĂȘtre religieuse, sinon elle est inexistante. Des univers sociologiques et des courants de pensĂ©es s'affrontent. La beautĂ© subsiste en chacun de nous, il faut seulement apprendre Ă  baisser sa garde. Des tableaux s'enchaĂźnent, retraçant l'histoire de Ben afin de mieux comprendre qui Ă©tait cet homme mystĂ©rieux, presque immortel. Un messie? Un mirage? Une lĂ©gende? En tout cas, une belle respiration dĂ©vouĂ©e aux autres. Jocelyn Lagarrigue est un Ben lunaire, presque errant. Nancy Nkusi incarne Mariaangeles avec poigne et douceur. Quant Ă  Lou de Lùùge, habituĂ©e derniĂšrement Ă  la camĂ©ra de MĂ©lanie Laurent, elle est une sƓur fĂ©brile, tiraillĂ©e entre ses peurs et ses convictions. Beaucoup moins chaste et trĂšs drĂŽle lorsqu'elle prend du plaisir. Tous ces personnages Ă©voluent sur le vaste plateau du Théùtre de Chaillot, recouvert de terreau, sous une lumiĂšre tamisĂ©e, tendant vers un dĂ©cor et une mise en scĂšne Ă©purĂ©s, "Je me suis dit qu'il fallait un plateau vide avec juste de la terre", MĂ©lanie L. Pour sa premiĂšre mise en scĂšne sur les planches, MĂ©lanie Laurent, cĂ©lĂšbre actrice et depuis peu, rĂ©alisatrice, au cinĂ©ma, a sans doute eu de grosses subventions et ne lĂ©sine pas sur les moyens. Sa mise en scĂšne est un amas esthĂ©tique. Une piĂšce montĂ©e colossale, d'effets de styles, sans liens, qui Ă©touffent toute la piĂšce. Nous assistons Ă  un dĂ©filĂ© de tableaux, mĂȘlant vidĂ©os, musiques de Flume Ă  du Classique, praticables, douches de lumiĂšres et de bulles, ombres et voix off. Le clou du spectacle une timide chorale, en live, cachĂ©e dans le public. Un surplus sans intĂ©rĂȘt, qui dĂ©boule de nulle part. Il manque le fameux cube en plexiglas, et on atteindrait l'exposition/reprĂ©sentation, de tous les choix dramaturgiques, Ă  la mode du jour. MĂ©lanie Laurent n'a fait aucune concession dans ses idĂ©es, alors qu'il aurait Ă©tĂ© juste d'Ă©purer, pour aller Ă  l'essentiel. Le spectateur se sent stupide lorsque le metteur en scĂšne se sent obligĂ© de tout lui figurer. Le texte Ă©voque l'univers, une terre apparaĂźt en vidĂ©o. Un personnage se souvient de son dĂ©funt enfant, une voix off de rires de bambin s'Ă©lĂšve Ă  nos oreilles...
JĂ©suss’écria d’une voix forte : PĂšre, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. entre tes mains. Citation du #Psaumes 31:6. La maniĂšre dont Christ est mort s’accorde avec #Jean 10:18. Les victimes de la crucifixion enduraient gĂ©nĂ©ralement une mort beaucoup plus lente. Mais JĂ©sus, dans sa LES FRÈRES DE MOWGLI Chil Vautour conduit les pas de la nuitxxx Que Mang le Vampire dĂ©livre — Dorment les troupeaux dans l’étable clos xxx La terre Ă  nous, l’ombre la livre ! C’est l’heure du soir, orgueil et pouvoirxxx À la serre, le croc et l’ongle. Nous entendez-vous ? Bonne chasse Ă  tousxxx Qui gardez la Loi de la Jungle !xxxxxxx Chanson de nuit dans la Jungle. Il Ă©tait sept heures d’une soirĂ©e trĂšs chaude, sur les collines de Seeonee, quand pĂšre Loup s’éveilla de son somme journalier, se gratta, bĂąilla et dĂ©tendit ses pattes l’une aprĂšs l’autre pour dissiper la sensation de paresse qu’il sentait encore Ă  leurs extrĂ©mitĂ©s. MĂšre Louve Ă©tait Ă©tendue, son gros nez gris tombĂ© parmi ses quatre petits qui se culbutaient et criaient, et la lune luisait par l’ouverture de la caverne oĂč ils vivaient tous. — Augrh ! dit PĂšre Loup, il est temps de se remettre en chasse. Et il allait s’élancer vers le fond de la vallĂ©e, quand une petite ombre Ă  queue touffue barra l’ouverture et jappa — Bonne chance, ĂŽ chef des loups ! Bonne chance et fortes dents blanches aux nobles enfants. Puissent-ils n’oublier jamais en ce monde ceux qui ont faim ! C’était le chacal — Tabaqui le LĂšche-Plat — et les loups de l’Inde mĂ©prisent Tabaqui parce qu’il rĂŽde partout faisant du grabuge, colportant des histoires et mangeant des chiffons et des morceaux de cuir dans les tas d’ordures aux portes des villages. Mais ils ont peur de lui aussi, parce que Tabaqui, plus que tout autre dans la jungle, est sujet Ă  devenir enragĂ©, et alors il oublie qu’il ait jamais eu peur de quelqu’un, et il court Ă  travers la forĂȘt, mordant tout ce qu’il trouve sur sa route. Le tigre mĂȘme se sauve et se cache lorsque le petit Tabaqui devient enragĂ©, car la rage est la chose la plus honteuse qui puisse surprendre un animal sauvage. Nous l’appelons hydrophobie, mais eux l’appellent dewanee — la folie — et ils se sauvent — Entre alors, et cherche, dit PĂšre Loup avec raideur ; mais il n’y a rien Ă  manger ici. — Pour un loup, non, certes, dit Tabaqui ; mais pour un aussi mince personnage que moi, un os sec est un festin. Que sommes-nous donc, nous autres Gidur log le peuple chacal, pour trier et choisir ? Il obliqua vers le fond de la caverne, y trouva un os de chevreuil oĂč restait quelque viande, s’assit et en fit craquer le bout avec joie. — Merci pour ce bon repas ! dit-il en se lĂ©chant les lĂšvres. Qu’ils sont beaux, les nobles enfants ! Quels grands yeux ! Et si jeunes, pourtant ! Je devrais me rappeler, en effet, que les enfants des rois sont hommes dĂšs le berceau. Or, Tabaqui le savait aussi bien que personne, il n’y a rien de plus malencontreux que de louer des enfants Ă  leur nez ; il prit plaisir Ă  voir que MĂšre et PĂšre Loup semblaient gĂȘnĂ©s. Tabaqui resta un moment, en repos, en se rĂ©jouissant du mal qu’il venait de faire ; puis il reprit malignement — Shere Khan, le Grand, a changĂ© de terrain de chasse. Il va chasser sur ces collines, Ă  la prochaine lune, m’a-t-il dit. Shere Khan Ă©tait le tigre qui habitait prĂšs de la riviĂšre, la Waingunga, Ă  vingt milles plus loin. — Il n’en a pas le droit, commença PĂšre Loup avec colĂšre. De par la Loi de la Jungle, il n’a pas le droit de changer ses quartiers sans dĂ»ment avertir. Il effraiera tout le gibier Ă  dix milles Ă  la ronde, et moi
 moi j’ai Ă  tuer pour deux ces temps-ci. — Sa mĂšre ne l’a pas appelĂ© Lungri le Boiteux pour rien, dit MĂšre Louve tranquillement il est boiteux d’un pied depuis sa naissance ; c’est pourquoi il n’a jamais pu tuer que des bestiaux. À prĂ©sent, les villageois de la Waingunga sont irritĂ©s contre lui, et il vient irriter les nĂŽtres. Ils fouilleront la jungle Ă  sa recherche
 il sera loin, mais, nous et nos enfants, il nous faudra courir quand on allumera l’herbe. Vraiment, nous sommes trĂšs reconnaissants Ă  Shere Khan ! — Lui parlerai-je de votre gratitude ? dit Tabaqui. — Ouste ! jappa brusquement PĂšre Loup. Va-t’en chasser avec ton maĂźtre. Tu as fait assez de mal pour une nuit. — Je m’en vais, dit Tabaqui tranquillement. Vous pouvez entendre Shere Khan, en bas, dans les fourrĂ©s. J’aurais pu me dispenser du message. PĂšre Loup Ă©couta. En bas, dans la vallĂ©e qui descendait vers une petite riviĂšre, il entendit la plainte dure, irritĂ©e, hargneuse et chantante d’un tigre qui n’a rien pris et auquel il importe peu que toute la jungle le sache. — L’imbĂ©cile ! dit PĂšre Loup, commencer un travail de nuit par un vacarme pareil ! Pense-t-il que nos chevreuils sont comme ses veaux gras de la Waingunga ? — Chut ! Ce n’est ni bƓuf ni chevreuil qu’il chasse cette nuit, dit MĂšre Louve, c’est l’homme. La plainte s’était changĂ©e en une sorte de ronron bourdonnant qui semblait venir de chaque point de l’étendue. C’était le bruit qui Ă©gare les bĂ»cherons et les nomades Ă  la belle Ă©toile, et les fait courir quelquefois dans la gueule mĂȘme du tigre. — L’homme ! — dit PĂšre Loup, en montrant toutes ses dents blanches. — Faugh ! N’y a-t-il pas assez d’insectes et de grenouilles dans les citernes, qu’il lui faille manger l’homme, et sur notre terrain encore ? La Loi de la Jungle, qui n’ordonne rien sans raison, dĂ©fend Ă  toute bĂȘte de manger l’homme, sauf lorsqu’elle tue pour montrer Ă  ses enfants comment on tue, et alors elle doit chasser hors des rĂ©serves de son clan ou de sa tribu. La vraie raison en est que le meurtre de l’homme signifie, tĂŽt ou tard, invasion d’hommes blancs armĂ©s de fusils et montĂ©s sur des Ă©lĂ©phants, et d’hommes bruns, par centaines, munis de gongs, de fusĂ©es et de torches. Alors tout le monde souffre dans la jungle
 La raison que les bĂȘtes se donnent entre elles, c’est que, l’homme Ă©tant le plus faible et le plus dĂ©sarmĂ© des vivants, il est indigne d’un chasseur d’y toucher. Ils disent aussi — et c’est vrai — que les mangeurs d’hommes deviennent galeux et qu’ils perdent leurs dents. Le ronron grandit et se rĂ©solut dans le Aaarh ! » Ă  pleine gorge du tigre qui charge. Alors, il y eut un hurlement — un hurlement bizarre, indigne d’un tigre — poussĂ© par Shere Khan. — Il a manquĂ© son coup, dit MĂšre Louve. Qu’est-ce que c’est ? PĂšre Loup courut Ă  quelques pas de l’entrĂ©e ; il entendit Shere Khan grommeler sauvagement tout en se dĂ©menant dans la brousse. — L’imbĂ©cile a eu l’esprit de sauter sur un feu de bĂ»cherons et s’est brĂ»lĂ© les pieds ! dit PĂšre Loup en grognant. Tabaqui est avec lui. — Quelque chose monte la colline, dit MĂšre Louve en dressant une oreille. Tiens-toi prĂȘt. Il y eut un petit froissement de buissons dans le fourrĂ©. PĂšre Loup, ses hanches sous lui, se ramassa, prĂȘt Ă  sauter. Alors, si vous aviez Ă©tĂ© lĂ , vous auriez vu la chose la plus Ă©tonnante du monde le loup arrĂȘtĂ© Ă  mi-bond. Il prit son Ă©lan avant de savoir ce qu’il visait, puis il essaya de se retenir. Il en rĂ©sulta un saut de quatre ou cinq pieds droit en l’air, d’oĂč il retomba presque au mĂȘme point du sol qu’il avait quittĂ©. — Un homme ! hargna-t-il. Un petit d’homme. Regarde ! En effet, devant lui, s’appuyant Ă  une branche basse, se tenait un bĂ©bĂ© brun tout nu, qui pouvait Ă  peine marcher, le plus doux et potelĂ© petit atome qui fĂ»t jamais venu, la nuit, Ă  la caverne d’un loup. Il leva les yeux pour regarder pĂšre Loup en face et se mit Ă  rire. — Est-ce un petit d’homme ? dit mĂšre Louve. Je n’en ai jamais vu. Apporte-le ici. Un loup, accoutumĂ© Ă  transporter ses propres petits, peut trĂšs bien, s’il est nĂ©cessaire, prendre dans sa gueule un Ɠuf sans le briser. Quoique les mĂąchoires de PĂšre Loup se fussent refermĂ©es complĂštement sur le dos de l’enfant, pas une dent n’égratigna la peau lorsqu’il le dĂ©posa au milieu de ses petits. — Qu’il est mignon ! Qu’il est nu !
 Et qu’il est brave ! dit avec douceur MĂšre Louve. Le bĂ©bĂ© se poussait, entre les petits, contre la chaleur du flanc tiĂšde. — Ah ! Ah ! Il prend son repas avec les autres.
 Ainsi, c’est un petit d’homme. A-t-il jamais existĂ© une louve qui pĂ»t se vanter d’un petit d’homme parmi ses enfants ? — J’ai parfois ouĂŻ parler de semblable chose, mais pas dans notre clan ni de mon temps, dit pĂšre Loup. Il n’a pas un poil, et je pourrais le tuer en le touchant du pied. Mais, voyez, il me regarde et n’a pas peur ! Le clair de lune s’éteignit Ă  la bouche de la caverne, car la grosse tĂȘte carrĂ©e et les fortes Ă©paules de Shere Khan en bloquaient l’ouverture et tentaient d’y pĂ©nĂ©trer. Tabaqui, derriĂšre lui, piaulait — Monseigneur, Monseigneur, il est entrĂ© ici ! — Shere Khan nous fait grand honneur — dit pĂšre Loup, les yeux mauvais. — Que veut Shere Khan ? — Ma proie. Un petit d’homme a pris ce chemin. Ses parents se sont enfuis. Donnez-le-moi ! Shere Khan avait sautĂ© sur le feu d’un campement de bĂ»cherons, comme l’avait dit pĂšre Loup, et la brĂ»lure de ses pattes le rendait furieux. Mais pĂšre Loup savait l’ouverture de la caverne trop Ă©troite pour un tigre. MĂȘme oĂč il se tenait, les Ă©paules et les pattes de Shere Khan Ă©taient resserrĂ©es par le manque de place, comme les membres d’un homme qui tenterait de combattre dans un baril. — Les loups sont un peuple libre, dit pĂšre Loup. Ils ne prennent d’ordres que du Conseil supĂ©rieur du clan, et non point d’aucun tueur de bƓufs plus ou moins rayĂ©. Le petit d’homme est Ă  nous
 pour le tuer si nous en avons envie. — Envie ou pas envie
 ! Quel langage est-ce lĂ  ? Par le taureau que j’ai tuĂ©, dois-je attendre, le nez dans votre repaire de chiens, lorsqu’il s’agit de mon dĂ» le plus strict ? C’est moi, Shere Khan, qui parle. Le rugissement du tigre emplit la caverne de son tonnerre. MĂšre Louve secoua les petits de son flanc et s’élança, ses yeux, comme deux lunes vertes dans les tĂ©nĂšbres, fixĂ©s sur les yeux flambants de Shere Khan. — Et c’est moi, Raksha le DĂ©mon, qui vais te rĂ©pondre. Le petit d’homme est mien, Lungri, le mien Ă  moi ! Il ne sera point tuĂ©. Il vivra pour courir avec le clan, et pour chasser avec le clan ; et, prends-y garde, chasseur de petits tout nus, mangeur de grenouilles, tueur de poissons ! il te fera la chasse, Ă  toi ! 
 Maintenant, sors d’ici, ou, par le Sambhur que j’ai tuĂ© — car moi je ne me nourris pas de bĂ©tail mort de faim, — tu retourneras Ă  ta mĂšre, bĂȘte brĂ»lĂ©e de la jungle, plus boiteux que jamais tu n’es venu au monde. Va-t’en ! PĂšre Loup leva les yeux, stupĂ©fait. Il ne se souvenait plus des jours oĂč il avait conquis mĂšre Louve, en loyal combat contre cinq autres loups, au temps oĂč, dans les expĂ©ditions du clan, ce n’était pas par pure politesse qu’on l’appelait le DĂ©mon. Shere Khan aurait pu tenir tĂȘte Ă  pĂšre Loup, mais il ne pouvait s’attaquer Ă  mĂšre Louve, car il savait que dans la position oĂč il Ă©tait elle gardait tout l’avantage du terrain et qu’elle combattrait Ă  mort. Aussi se recula-t-il hors de l’ouverture en grondant ; et, quand il fut Ă  l’air, libre, il cria — Chaque chien aboie dans sa propre cour ! Nous verrons ce que dira le clan, comment il prendra cet Ă©levage de petit d’homme. Le petit est Ă  moi, et sous ma dent il faudra bien qu’à la fin il tombe, ĂŽ voleurs Ă  queues touffues ! MĂšre Louve se laissa retomber, haletante, parmi les petits, et pĂšre Loup lui dit gravement — LĂ , Shere Khan a raison ; le petit doit ĂȘtre montrĂ© au clan. Veux-tu encore le garder, mĂšre ? Elle souffla — Si je veux le garder !
 Il est venu tout nu, la nuit, seul et mourant de faim, et il n’avait mĂȘme pas peur. Regarde, il a dĂ©jĂ  poussĂ© un de nos bĂ©bĂ©s de cĂŽtĂ©. Et ce boucher boiteux l’aurait tuĂ© et se serait sauvĂ© ensuite vers la Waingunga, tandis que les villageois d’ici seraient accourus, Ă  travers nos reposĂ©es, faire une battue pour en tirer vengeance !
 Si je le garde ? AssurĂ©ment, je le garde. Couche-toi lĂ , petite grenouille
 Ô toi, Mowgli, car Mowgli la Grenouille je veux t’appeler, le temps viendra oĂč tu feras la chasse Ă  Shere Khan comme il t’a fait la chasse Ă  toi ! — Mais que dira notre clan ? dit pĂšre Loup. La Loi de la Jungle Ă©tablit trĂšs clairement que chaque loup peut, lorsqu’il se marie, se retirer du clan auquel il appartient ; mais, aussitĂŽt que ses petits sont assez ĂągĂ©s pour se tenir sur leurs pattes, il doit les amener au conseil du clan, qui se rĂ©unit gĂ©nĂ©ralement une fois par mois Ă  la pleine lune, afin que les autres loups puissent reconnaĂźtre leur identitĂ©. AprĂšs cet examen, les petits sont libres de courir oĂč il leur plaĂźt, et jusqu’à ce qu’ils aient tuĂ© leur premier chevreuil, il n’est pas d’excuse valable pour le loup adulte et du mĂȘme clan qui tuerait l’un d’eux. Le chĂątiment est la mort pour le meurtrier oĂč qu’on le trouve, et, si vous rĂ©flĂ©chissez une minute, vous verrez qu’il en doit ĂȘtre ainsi. PĂšre Loup attendit jusqu’à ce que ses petits pussent courir un peu, et alors, la nuit de l’assemblĂ©e, il les emmena avec Mowgli et mĂšre Louve au Rocher du Conseil — un sommet de colline couvert de pierres et de galets, oĂč une centaine de loups pouvaient s’isoler. Akela, le grand loup gris solitaire, que sa vigueur et sa finesse avaient mis Ă  la tĂȘte du clan, Ă©tait Ă©tendu de toute sa longueur sur sa pierre ; un peu au-dessous de lui Ă©taient assis plus de quarante loups de toutes tailles et de toutes robes, depuis les vĂ©tĂ©rans couleur de blaireau, qui pouvaient, Ă  eux seuls, se tirer d’affaire avec un chevreuil, jusqu’aux jeunes loups noirs de trois ans, qui s’en croyaient capables. Le solitaire Ă©tait Ă  leur tĂȘte depuis un an maintenant. Au temps de sa jeunesse, il Ă©tait tombĂ© deux fois dans un piĂšge Ă  loup, et une autre fois il avait Ă©tĂ© assommĂ© et laissĂ© pour mort aussi connaissait-il les us et coutumes des hommes. On causait fort peu sur la roche. Les petits se culbutaient l’un l’autre au centre du cercle oĂč siĂ©geaient leurs mĂšres et leurs pĂšres, et, de temps en temps, un loup plus ĂągĂ© se dirigeait tranquillement vers un petit, le regardait avec attention, et regagnait sa place Ă  pas silencieux. Parfois, une mĂšre poussait son petit en plein clair de lune pour ĂȘtre sĂ»re qu’il n’avait point passĂ© inaperçu. Akela, de son cĂŽtĂ©, criait — Vous connaissez la Loi, vous connaissez la Loi. Regardez bien, ĂŽ loups ! Et les mĂšres reprenaient le cri — Regardez, regardez bien, ĂŽ loups ! À la fin et mĂšre Louve sentit se hĂ©risser les poils de son cou lorsque arriva ce moment, pĂšre Loup poussa Mowgli la Grenouille », comme ils l’appelaient, au milieu du cercle, oĂč il resta par terre Ă  rire et Ă  jouer avec les cailloux qui scintillaient dans le clair de lune. Akela ne leva pas sa tĂȘte d’entre ses pattes mais continua le cri monotone — Regardez bien !
 Un rugissement sourd partit de derriĂšre les rochers ; la voix de Shere Khan criait — Le petit est mien. Donnez-le-moi. Le Peuple Libre, qu’a-t-il Ă  faire d’un petit d’homme ? Akela ne remua mĂȘme pas les oreilles ; il dit simplement — Regardez bien, ĂŽ loups ! Le Peuple Libre, qu’a-t-il Ă  faire des ordres de n’importe qui, hormis de ceux du Peuple Libre !
 Regardez bien ! Il y eut un chƓur de sourds grognements, et un jeune loup de quatre ans, tournĂ© vers Akela, rĂ©pĂ©ta la question de Shere Khan — Le Peuple Libre, qu’a-t-il Ă  faire d’un petit d’homme ? Or, la Loi de la Jungle, en cas de dispute sur les droits d’un petit Ă  l’acceptation du clan, exige que deux membres au moins du clan, qui ne soient ni son pĂšre ni sa mĂšre, prennent la parole en sa faveur. — Qui parle pour ce petit ? dit Akela. Dans le Peuple Libre, qui parle ? Il n’y eut pas de rĂ©ponse, et mĂšre Louve s’apprĂȘtait pour ce qui serait son dernier combat, elle le savait bien, s’il fallait en venir Ă  combattre. Alors, le seul Ă©tranger qui soit admis au conseil du clan — Baloo, l’ours brun endormi, qui enseigne aux petits la Loi de la Jungle, le vieux Baloo qui peut aller et venir partout oĂč il lui plaĂźt, parce qu’il mange uniquement des noix, des racines et du miel — se leva sur son sĂ©ant et grogna. — Le petit d’homme
 le petit d’homme ?
 dit-il. C’est moi qui parle pour le petit d’homme. Il n’y a pas de mal dans un petit d’homme. Je n’ai pas le don de la parole, mais je dis la vĂ©ritĂ©. Laissez-le courir avec le clan, et qu’on l’enrĂŽle parmi les autres. C’est moi-mĂȘme qui lui donnerai des leçons. — Nous avons encore besoin d’un d’autre, dit Akela. Baloo a parlĂ©, et c’est lui qui enseigne nos petits. Qui parle avec Baloo ? Une ombre tomba au milieu du cercle. C’était Bagheera, la panthĂšre noire. Sa robe est tout entiĂšre noire comme l’encre, mais les marques de la panthĂšre y affleurent, sous certains jours, comme font les reflets de la moire. Chacun connaissait Bagheera, et personne ne se souciait d’aller Ă  l’encontre de ses desseins, car elle Ă©tait aussi rusĂ©e que Tabaqui, aussi hardie que le buffle sauvage et aussi intrĂ©pide que l’élĂ©phant blessĂ©. Mais sa voix Ă©tait plus suave que le miel sauvage, qui tombe goutte Ă  goutte des arbres, et sa peau plus douce que le duvet. — Ô Akela, et vous, Peuple Libre ! ronronna-t-elle, je n’ai aucun droit dans votre assemblĂ©e. Mais la Loi de la Jungle dit que, s’il s’élĂšve un doute, dans une affaire oĂč il ne soit pas question de meurtre, Ă  propos d’un nouveau petit, la vie de ce petit peut ĂȘtre rachetĂ©e moyennant un prix. Et la Loi ne dit pas qui a droit ou non de payer ce prix. Ai-je raison ? — TrĂšs bien ! trĂšs bien, firent les jeunes loups, qui ont toujours faim. — Écoutons Bagheera. Le petit peut ĂȘtre rachetĂ©. C’est la Loi. — Sachant que je n’ai aucun droit de parler ici, je demande votre permission. — Parle donc, criĂšrent vingt voix. — Tuer un petit nu est une honte. En outre, il pourra nous aider Ă  chasser mieux quand il sera en Ăąge. Baloo a parlĂ© en sa faveur. Maintenant, Ă  ce qu’a dit Baloo, j’ajouterai l’offre d’un taureau, et bien gras, fraĂźchement tuĂ© Ă  un demi-mille d’ici Ă  peine, si vous acceptez le petit d’homme, conformĂ©ment Ă  la Loi. Y a-t-il une difficultĂ© ? Il s’éleva une clameur de voix disant par vingtaines — Qu’importe ! Il mourra sous les pluies de l’hiver ; il sera grillĂ© par le soleil
 Quel mal peut nous faire une grenouille nue ?
 Qu’il coure avec le clan !
 OĂč est le taureau, Bagheera ?
 Qu’on l’accepte. Et alors revint l’aboiement profond d’Akela. — Regardez bien
 regardez bien, ĂŽ loups ! Mowgli continuait Ă  s’intĂ©resser aux cailloux ; il ne daigna prĂȘter aucune attention aux loups qui vinrent un Ă  un l’examiner. À la fin, ils descendirent tous la colline, Ă  la recherche du taureau mort, et seuls restĂšrent Akela, Bagheera, Baloo et les loups de Mowgli. Shere Khan rugissait encore dans la nuit, car il Ă©tait fort en colĂšre que Mowgli ne lui eĂ»t pas Ă©tĂ© livrĂ©. — Oui, tu peux rugir, dit Bagheera dans ses moustaches car le temps viendra oĂč cette petite chose nue te fera rugir sur un autre ton, ou je ne sais rien de l’homme. — Nous avons bien fait, dit Akela les hommes et leurs petits sont gens trĂšs avisĂ©s. Le moment venu, il pourra ĂȘtre utile. — C’est vrai, dit Bagheera ; le moment venu, on pourra en avoir besoin car personne ne peut espĂ©rer conduire le clan toujours ! Akela ne rĂ©pondit rien. Il pensait au temps qui arrive pour chaque chef de clan, oĂč sa force l’abandonne et oĂč, plus affaibli de jour en jour, il est tuĂ© Ă  la fin par les loups et remplacĂ© par un nouveau chef, qui sera Ă  son tour. — Emmenez-le, dit-il Ă  pĂšre Loup, et dressez-le comme il sied Ă  un membre du Peuple Libre. Et c’est ainsi que Mowgli entra dans le clan des loups de Seeonee, au prix d’un taureau et pour une bonne parole de Baloo. Maintenant, il faut vous donner la peine de sauter dix ou onze annĂ©es entiĂšres, et d’imaginer seulement l’étonnante existence que Mowgli mena parmi les loups, parce que, s’il fallait l’écrire, cela remplirait je ne sais combien de livres. — Il grandit avec les louveteaux, quoique, naturellement, ils fussent devenus loups quand lui-mĂȘme comptait Ă  peine pour un enfant ; et pĂšre Loup lui enseigna sa besogne, et le sens de toutes choses dans la jungle, jusqu’à ce que chaque frĂ©missement de l’herbe, chaque souffle de l’air chaud dans la nuit, chaque intonation des hiboux au-dessus de sa tĂȘte, chaque bruit d’écorce Ă©gratignĂ©e par la chauve-souris au repos, un instant, dans l’arbre, chaque saut du plus petit poisson dans la mare, prissent juste autant d’importance pour lui que pour un homme d’affaires son travail de bureau. Lorsqu’il n’apprenait pas, il s’asseyait au soleil et dormait, puis il mangeait, se rĂ©endormait ; lorsqu’il se sentait sale ou qu’il avait trop chaud, il se baignait dans les mares de la forĂȘt, et lorsqu’il manquait de miel Baloo lui avait dit que le miel et les noix Ă©taient tout aussi agrĂ©ables Ă  manger que la viande crue, il grimpait aux arbres pour en chercher, et Bagheera lui avait montrĂ© comment s’y prendre. Elle s’étendait sur une branche et appelait Viens ici, petit frĂšre ! » et Mowgli commença par grimper comme fait le paresseux, mais par la suite il osa se lancer Ă  travers les branches presque aussi hardiment que le singe gris. Il prit sa place au Rocher du Conseil, lorsque le clan s’y rĂ©unissait, et, lĂ , il dĂ©couvrit qu’en regardant fixement un loup quelconque il pouvait le forcer Ă  baisser les yeux ainsi faisait-il pour s’amuser. À d’autres moments, il arrachait les longues Ă©pines du poil de ses amis, car les loups souffrent terriblement des Ă©pines et de tous les aiguillons qui se logent dans leur fourrure. Il descendait, la nuit, le versant de la montagne, vers les terres cultivĂ©es, et regardait avec une grande curiositĂ© les villageois dans leurs huttes ; mais il se mĂ©fiait des hommes parce que Bagheera lui avait montrĂ© une boĂźte carrĂ©e, avec une trappe, si habilement dissimulĂ©e dans la jungle qu’il marcha presque dessus, et elle lui avait dit que c’était un piĂšge. Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était de s’enfoncer avec Bagheera au chaud cƓur noir de la forĂȘt, pour dormir tout le long de la lourde journĂ©e, et voir, quand venait la nuit, comment Bagheera s’y prenait pour tuer elle tuait de droite, de gauche, au caprice de sa faim, et de mĂȘme faisait Mowgli — Ă  une exception prĂšs. AussitĂŽt qu’il eut l’ñge de comprendre, Bagheera lui dit qu’il ne devrait jamais toucher au bĂ©tail parce qu’il avait Ă©tĂ© rachetĂ©, dans le Conseil du clan, au prix de la vie d’un taureau. — La jungle t’appartient, dit Bagheera, et tu peux y tuer tout ce que tu es assez fort pour tuer ; mais, en souvenir du taureau qui t’a rachetĂ©, tu ne dois jamais tuer ni manger de bĂ©tail jeune ou vieux. C’est la Loi de la Jungle. Mowgli s’y conforma fidĂšlement. Il grandit ainsi et devint fort comme le devient naturellement un garçon qui ne va pas Ă  l’école et n’a Ă  s’occuper de rien dans la vie que de choses Ă  manger. MĂšre Louve lui dit, une fois ou deux, que Shere Khan n’était pas un ĂȘtre auquel on dĂ»t se fier, et qu’un jour il lui faudrait tuer Shere Khan ; et sans doute un jeune loup se fĂ»t rappelĂ© cet avis Ă  chaque heure de sa vie, mais Mowgli l’oublia parce qu’il n’était qu’un petit garçon — et pourtant il se serait donnĂ© Ă  lui-mĂȘme le nom de loup s’il avait su parler aucune langue humaine. Shere Khan se trouvait toujours sur son chemin dans la jungle. À mesure que le chef Akela prenait de l’ñge et s’affaiblissait, le tigre boiteux s’était liĂ© de grande amitiĂ© avec les loups plus jeunes de la tribu, qui le suivaient pour avoir ses restes, chose que jamais Akela n’aurait permise s’il avait osĂ© aller jusqu’au bout de son autoritĂ© lĂ©gitime. En outre, Shere Khan les flattait il s’étonnait que de si beaux jeunes chasseurs fussent satisfaits de se laisser conduire par un loup moribond et par un petit d’homme. — On me raconte, disait Shere Khan, que vous autres, au Conseil, vous n’osez pas le regarder entre les yeux ! Et les jeunes loups grondaient et hĂ©rissaient leur dos. Bagheera, qui avait les yeux et les oreilles partout, appris quelque chose de cela, et, une fois ou deux, expliqua nettement Ă  Mowgli que Shere Khan le tuerait un beau jour. Et Mowgli riait, et rĂ©pondait — J’ai pour moi le clan, j’ai toi
 et Baloo, bien qu’il soit si paresseux, donnerait bien un coup de patte ou deux en mon honneur. Pourquoi m’effraierais-je ? Ce fut un jour de grande chaleur qu’une idĂ©e, nĂ©e de quelque propos entendu, se forma dans le cerveau de Bagheera. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce Sahi, le porc-Ă©pic, qui lui avait parlĂ© de la chose. En tout cas, elle dit Ă  Mowgli, comme ils Ă©taient au plus profond de la jungle et que le petit garçon Ă©tait couchĂ©, la tĂȘte sur la belle fourrure noire de la panthĂšre — Petit FrĂšre, combien de fois t’ai-je averti que Shere Khan est ton ennemi ? — Autant de fois qu’il y a de noix sur cette palme ! dĂ©clara Mowgli, qui, naturellement, ne savait pas compter. Et puis aprĂšs ? 
 J’ai sommeil, Bagheera, et Shere Khan est tout en queue et en cris
 comme Mor, le Paon. — Mais ce n’est plus temps de dormir. Baloo le sait, je le sais aussi, tout le clan le sait, et mĂȘme ces imbĂ©ciles, ces imbĂ©ciles de daims le savent
 Tabaqui te l’a dit lui-mĂȘme. — Oh ! oh ! dit Mowgli, Tabaqui est venu Ă  moi, il n’y a pas longtemps, pour me raconter je ne sais plus quelle impertinente histoire j’étais un petit d’homme, un petit nu, pas mĂȘme bon Ă  dĂ©terrer les truffes
 Mais j’ai pris Tabaqui par la queue et l’ai cognĂ© Ă  deux reprises contre un palmier pour lui apprendre de meilleures maniĂšres. — C’était une sottise, car si Tabaqui est un faiseur de ragots, il n’en voulait pas moins te parler d’une chose qui te touche de prĂšs. Ouvre donc ces yeux-lĂ , petit frĂšre Shere Khan n’ose pas te tuer dans la jungle ; mais rappelle-toi bien qu’Akela est trĂšs vieux, que bientĂŽt viendra le jour oĂč il ne pourra plus tuer son chevreuil, et qu’alors il ne conduira plus le clan. Beaucoup des loups qui t’examinĂšrent quand tu fus prĂ©sentĂ© au Conseil sont vieux maintenant, eux aussi, et les jeunes loups pensent — Shere Khan leur a fait la leçon — qu’un petit d’homme n’est pas Ă  sa place dans le clan. BientĂŽt tu seras un homme
 — Et qu’est-ce que c’est qu’un homme qui ne courrait pas avec ses frĂšres ? dit Mowgli. Je suis nĂ© dans la jungle, j’ai obĂ©i Ă  la Loi de la Jungle, et il n’y a pas un de nos loups des pattes duquel je n’aie tirĂ© une Ă©pine. Ils sont bien mes frĂšres ! Bagheera s’étendit de toute sa longueur, et ferma les yeux Ă  demi. — Petit frĂšre, dit-elle, mets ta main sous ma mĂąchoire. Mowgli avança sa forte main brune, et, juste sous le menton soyeux de Bagheera, oĂč les formidables muscles roulaient dissimulĂ©s dans la fourrure lustrĂ©e, il sentit une petite place nue. — Il n’y a personne dans la jungle qui sache que moi, Bagheera, je porte cette marque
 la marque du collier ; et pourtant, petit frĂšre, je suis nĂ©e parmi les hommes, et c’est parmi les hommes que ma mĂšre mourut, dans les cages du palais royal, Ă  Oodeypore. C’est Ă  cause de cela que j’ai payĂ© le prix au Conseil, quand tu Ă©tais un pauvre petit tout nu. Oui, moi aussi, je naquis parmi les hommes. Je n’avais jamais vu la jungle. On m’a nourrie derriĂšre des barreaux dans une marmite de fer ; mais une nuit je sentis que j’étais Bagheera — la panthĂšre — et non pas un jouet pour les hommes, je brisai la misĂ©rable serrure d’un coup de patte, et m’en allai. Puis, comme j’avais appris les maniĂšres des hommes, je devins plus terrible dans la jungle que Shere-Khan, n’est-il pas vrai ? — Oui, dit Mowgli, toute la jungle craint Bagheera
 toute la jungle, sauf Mowgli. — Oh ! toi, tu es un petit d’homme ! dit la panthĂšre noire avec une infinie tendresse ; et de mĂȘme que je suis retournĂ©e Ă  ma jungle, ainsi tu dois Ă  la fin retourner aux hommes, aux hommes qui sont tes frĂšres
 si tu n’es point d’abord tuĂ© au Conseil ! — Mais pourquoi, pourquoi quelqu’un dĂ©sirerait-il me tuer ? rĂ©pliqua Mowgli. — Regarde-moi, dit Bagheera. Et Mowgli la regarda fixement, entre ses yeux. La grande panthĂšre tourna la tĂȘte au bout d’une demi-minute. — VoilĂ  pourquoi ! — dit-elle, en croisant ses pattes sur les feuilles. — Moi-mĂȘme je ne peux te regarder entre les yeux, et pourtant je suis nĂ©e parmi les hommes, et je t’aime, petit frĂšre. Les autres, ils te haĂŻssent parce que leurs yeux ne peuvent soutenir les tiens ; parce que tu es sage ; parce que tu as tirĂ© de leurs pieds les Ă©pines
 parce que tu es un homme. — Je ne savais pas ces choses, dit Mowgli d’un ton boudeur. Et il fronça ses lourds sourcils noirs. — Qu’est-ce que la Loi de la Jungle ? Frappe d’abord, et donne de la voix. À ton insouciance mĂȘme, ils voient que tu es un homme. Mais sois prudent. J’ai au cƓur une certitude la premiĂšre fois que le vieil Akela manquera sa proie — et chaque jour il a plus de peine Ă  agrafer son chevreuil — le clan se tournera contre lui et contre toi. Ils tiendront une assemblĂ©e sur le Rocher, et alors
 et alors
 J’y suis ! — dit Bagheera en se levant d’un bond. — Descends vite aux huttes des hommes dans la vallĂ©e, et prends-y un peu de la Fleur Rouge qu’ils y font pousser ; ainsi, quand le moment sera venu, auras-tu un alliĂ© plus fort mĂȘme que moi ou Baloo ou ceux de la tribu qui t’aiment. Va chercher la Fleur Rouge. Par Fleur Rouge, Bagheera voulait dire du feu. Mais aucune crĂ©ature de la jungle n’appelait le feu par son vrai nom. Chaque bĂȘte en Ă©prouve, toute sa vie, une crainte mortelle, et invente cent maniĂšres de le dĂ©crire sans le nommer. — La Fleur Rouge ! dit Mowgli. Cela pousse au crĂ©puscule auprĂšs de leurs huttes. J’irai en chercher. — VoilĂ  bien le petit d’homme qui parle ! dit Bagheera avec orgueil. Rappelle-toi qu’elle pousse dans de petits pots. Prends-en un rapidement, et garde-le avec toi pour le moment oĂč tu en auras besoin. — Bon, dit Mowgli, j’y vais. Mais es-tu sĂ»re, ĂŽ ma Bagheera — il passa son bras autour du cou splendide, et plongea son regard au fond des grands yeux — es-tu sĂ»re que tout cela soit l’Ɠuvre de Shere Khan ? — Par la Serrure brisĂ©e qui me dĂ©livra, j’en ai la certitude, petit frĂšre ! — Alors, par le Taureau qui me racheta ! je payerai Ă  Shere Khan ce que je lui dois, honnĂȘtement ; il se peut mĂȘme qu’il reçoive un peu plus que son compte. Et Mowgli partit d’un bond. — VoilĂ  l’homme ! VoilĂ  bien l’homme, se dit la panthĂšre Ă  elle-mĂȘme en se recouchant. Oh ! Shere Khan, tu n’as jamais fait chasse plus dangereuse que cette chasse Ă  la grenouille, il y a dix ans ! Mowgli Ă©tait dĂ©jĂ  loin parmi la forĂȘt, trottant ferme, et il sentait son cƓur tout chaud dans sa poitrine. Il arriva Ă  la caverne au moment oĂč s’élevait le brouillard du soir ; il reprit haleine et regarda en bas, dans la vallĂ©e. Les petits loups Ă©taient sortis, mais la mĂšre, au fond de la caverne, comprit, Ă  son souffle que quelque chose troublait sa grenouille. — Qu’y a-t-il, fils ? dit-elle. — Des potins de chauve-souris Ă  propos de Shere Khan ! rĂ©pondit-il. Je chasse en terre labourĂ©e, ce soir. Et il plongea dans les broussailles pour gagner le cours d’eau, tout au fond de la vallĂ©e. LĂ , il s’arrĂȘta, car il entendit les cris du clan en chasse, il entendit meugler un sambhur traquĂ©, le rĂąle de la bĂȘte aux abois. Puis montĂšrent des hurlements de dĂ©rision et de mĂ©chancetĂ© c’étaient les jeunes loups. — Akela ! Akela ! Que le Solitaire montre sa force ! 
 Place au chef du clan ! Saute, Akela ! Le solitaire dut sauter et manquer sa prise, car Mowgli entendit le claquement de ses dents et un glapissement lorsque le sambhur, avec ses pieds de devant, le culbuta. Il ne resta pas Ă  en Ă©couter davantage, mais s’élança en avant ; et les cris s’affaiblirent derriĂšre lui Ă  mesure qu’il se hĂątait vers les terres cultivĂ©es oĂč demeuraient les villageois. — Bagheera disait vrai ! souffla-t-il, en se nichant parmi le fourrage amoncelĂ© sous la fenĂȘtre d’une hutte. — Demain, c’est le jour d’Akela et le mien. Alors, il appliqua son visage contre la fenĂȘtre et considĂ©ra le feu sur l’ñtre ; il vit la femme du laboureur se lever pendant la nuit et nourrir la flamme avec des mottes noires ; et quand vint le matin, Ă  l’heure oĂč blanchit la brume froide, il vit l’enfant de l’homme prendre une corbeille d’osier garnie de terre Ă  l’intĂ©rieur, l’emplir de charbons rouges, l’enrouler dans sa couverture, et s’en aller garder les vaches. — N’est-ce que cela ? dit Mowgli. Si un enfant peut le faire, je n’ai rien Ă  craindre. Il tourna le coin de la maison, rencontra le garçon nez Ă  nez, lui arracha le feu des mains et disparut dans le brouillard, tandis que l’autre hurlait de frayeur. — Ils sont tout Ă  fait semblables Ă  moi ! dit Mowgli en soufflant sur le pot de braise, comme il l’avait vu faire Ă  la femme. — Cette chose mourra si je ne lui donne rien Ă  manger
 Et il jeta quelques brindilles et des morceaux d’écorce sĂšche sur la chose rouge. À moitiĂ© chemin de la colline, il rencontra Bagheera, sur la fourrure de laquelle la rosĂ©e du matin brillait comme des pierres de lune. — Akela a manquĂ© son coup, dit la PanthĂšre. Ils l’auraient tuĂ© la nuit derniĂšre, mais ils te voulaient aussi. Ils t’ont cherchĂ© sur la colline. — J’étais dans les terres labourĂ©es. Je suis prĂȘt. Vois ! Mowgli lui tendit le pot plein de feu. — Bien ! 
 À prĂ©sent j’ai vu les hommes jeter branche sĂšche dans cette chose, et aussitĂŽt la Fleur Rouge s’épanouissait au bout
 Est-ce que tu n’as pas peur ? — Non. Pourquoi aurais-je peur ? Je me rappelle maintenant
 si ce n’est pas un rĂȘve
 qu’avant d’ĂȘtre un loup je me couchais prĂšs de la Fleur Rouge, et qu’il y faisait chaud et bon. Tout ce jour-lĂ , Mowgli resta assis dans la caverne, veillant sur son pot de braise et y enfonçant des branches sĂšches pour voir comment elles brĂ»laient. Il chercha et trouva une branche qui lui parut Ă  souhait, et, le soir, quand Tabaqui vint Ă  la caverne lui dire assez rudement qu’on le demandait au Rocher du Conseil, il se mit Ă  rire jusqu’à ce que Tabaqui s’enfuĂźt. Et Mowgli se rendit au Conseil, toujours riant. Akela le Solitaire Ă©tait couchĂ© Ă  cĂŽtĂ© de sa pierre pour montrer que sa succession Ă©tait ouverte, et Shere Khan, avec sa suite de loups nourris de restes, se promenait de long en large, objet de visibles flatteries. Bagheera Ă©tait couchĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de Mowgli, et l’enfant tenait le pot de braise entre ses genoux. Lorsqu’ils furent tous rassemblĂ©s, Shere Khan prit la parole — chose qu’il n’aurait jamais osĂ© faire aux beaux jours d’Akela. — Il n’a pas le droit, murmura Bagheera. Dis-le. C’est un fils de chien. Il aura peur. Mowgli sauta sur ses pieds. — Peuple Libre, s’écria-t-il, est-ce que Shere Khan est notre chef ?
 Qu’est-ce qu’un tigre peut avoir Ă  faire avec la direction du clan ? — Voyant que la succession Ă©tait ouverte, et comme on m’avait priĂ© de parler
, commença Shere Khan. — Qui t’en avait priĂ© ? fit Mowgli. Sommes-nous tous des chacals pour flagorner ce boucher ? La direction du clan regarde le clan seul. Il y eut des hurlements — Silence, toi, petit homme ! — Laissez-le parler. Il a gardĂ© notre loi ! Et, Ă  la fin, les anciens du clan tonnĂšrent — Laissez parler le Loup Mort ! Lorsqu’un chef de clan a manquĂ© sa proie, on l’appelle le Loup Mort » aussi longtemps qu’il lui reste Ă  vivre, ce qui n’est pas long. Akela pĂ©niblement souleva sa vieille tĂȘte, pĂ©niblement — Peuple Libre, et vous aussi, chacals de Shere Khan, pendant douze saisons je vous ai conduits Ă  la chasse et vous en ai ramenĂ©s, et pendant tout ce temps, nul de vous n’a Ă©tĂ© pris au piĂšge ni estropiĂ©. Je viens de manquer ma proie. Vous savez comment a Ă©tĂ© nouĂ©e cette intrigue. Vous savez comment vous m’avez menĂ© Ă  un chevreuil qui n’avait pas Ă©tĂ© forcĂ©, pour montrer ma faiblesse. Ce fut habilement fait. Vous avez maintenant le droit de me tuer sur le Rocher du Conseil. C’est pourquoi je demande Qui vient achever le Solitaire ? Car c’est mon droit, de par la Loi de la Jungle, que vous veniez un par un. Il y eut un long silence aucun loup ne se souciait d’un duel Ă  mort avec le solitaire. Alors Shere Khan rugit — Bah ! Qu’avons-nous Ă  faire avec ce vieil Ă©dentĂ© ? Il est condamnĂ© Ă  mourir ! C’est le petit d’homme qui a vĂ©cu trop longtemps. Peuple Libre, il fut ma proie dĂšs le principe. Donnez-le-moi. J’en ai assez de cette plaisanterie d’homme-loup. Il a troublĂ© la jungle pendant dix saisons. Donnez-moi le petit d’homme, ou bien je chasserai toujours par ici, et ne vous donnerai pas un os. C’est un homme, un enfant d’homme, et, dans la moelle de mes os, je le hais ! Alors, plus de la moitiĂ© du clan hurla — Un homme ! Un homme ! Qu’est-ce qu’un homme peut avoir Ă  faire avec nous ? Qu’il s’en aille avec ses pareils. — C’est cela ! Pour tourner contre nous tout le peuple des villages ? vocifĂ©ra Shere Khan. Non, non, donnez-le moi. C’est un homme, et nul de nous ne peut le fixer dans les yeux. Akela dressa de nouveau la tĂȘte, et dit — Il a partagĂ© notre curĂ©e. Il a dormi avec nous. Il a rabattu le gibier pour nous. Il n’a pas enfreint un seul mot de la Loi de la Jungle ! — Et moi, je l’ai payĂ© le prix d’un taureau, lorsqu’il fut acceptĂ© un taureau, c’est peu de chose ; mais l’honneur de Bagheera vaut peut-ĂȘtre une bataille ! dit Bagheera de sa voix la plus onctueuse. — Un taureau payĂ© voilĂ  dix ans ! grogna l’assemblĂ©e. Que nous importent des os qui ont dix ans ! — Et un serment ? fit Bagheera en relevant sa lĂšvre sur ses dents blanches. Ah ! on fait bien de vous nommer le Peuple Libre ! — Nul petit d’homme ne doit courir avec le Peuple de la Jungle ! rugit Shere Khan. Donnez-le-moi ! — Il est notre frĂšre en tout, sauf par le sang, poursuivit Akela ; et vous le tueriez ici !
 En vĂ©ritĂ©, j’ai vĂ©cu trop longtemps. Quelques-uns d’entre vous sont des mangeurs de bĂ©tail, et j’ai entendu dire que d’autres, suivant les leçons de Shere Khan, vont par la nuit noire enlever des enfants aux seuils des villageois. Donc je sais que vous ĂȘtes lĂąches, et c’est Ă  des lĂąches que je parle. Il est certain que je dois mourir, et ma vie ne vaut plus grand-chose ; autrement, je l’offrirais pour celle du Petit d’Homme. Mais, afin de sauver l’honneur du clan
 presque rien, apparemment, qu’à force de vivre sans chef vous avez oublié  je m’engage, si vous laissez le Petit d’Homme retourner chez les siens, Ă  ne pas montrer une dent lorsque le moment sera venu pour moi de mourir. Je mourrai sans me dĂ©fendre. Le clan y gagnera au moins trois existences. Je ne puis faire plus ; mais, si vous consentez, je puis vous Ă©pargner la honte de tuer un frĂšre auquel on ne saurait reprocher aucun tort
 un frĂšre qui fut rĂ©clamĂ©, achetĂ©, pour ĂȘtre admis dans le clan, suivant la Loi de la Jungle. — C’est un homme ! 
 un homme ! 
 un homme ! gronda l’assemblĂ©e. Et la plupart des loups firent mine de se grouper autour de Shere Khan, dont la queue se mit Ă  fouailler les flancs. — À prĂ©sent, l’affaire est en tes mains ! dit Bagheera Ă  Mowgli. Nous autres, nous ne pouvons plus rien que nous battre. Mowgli se leva, le pot de braise dans les mains. Puis il s’étira et bĂąilla au nez du Conseil ; mais il Ă©tait plein de rage et de chagrin, car, en loups qu’ils Ă©taient, ils ne lui avaient jamais dit combien ils le haĂŻssaient. — Écoutez ! Il n’y a pas besoin de criailler comme des chiens. Vous m’avez dit trop souvent, cette nuit, que je suis un homme et cependant je serais restĂ© un loup, avec vous, jusqu’à la fin de ma vie ; je sens la vĂ©ritĂ© de vos paroles. Aussi, je ne vous appelle plus mes frĂšres, mais sag chiens, comme vous appellerait un homme
 Ce que vous ferez, et ce que vous ne ferez pas, ce n’est pas Ă  vous de le dire. C’est moi que cela regarde ; et afin que nous puissions tirer la chose au clair, moi, l’homme, j’ai apportĂ© ici un peu de la Fleur Rouge que vous, chiens, vous craignez. Il jeta le pot sur le sol, et quelques charbons rouges allumĂšrent une touffe de mousse sĂšche qui flamba, tandis que tout le Conseil reculait de terreur devant les sauts de la flamme. Mowgli enfonça la branche morte dans le feu jusqu’à ce qu’il vĂźt des brindilles se tordre et crĂ©piter, puis il la fit tournoyer au-dessus de sa tĂȘte au milieu des loups qui rampaient de terreur. — Tu es le maĂźtre ! fit Bagheera Ă  voix basse. Sauve Akela de la mort. Il a toujours Ă©tĂ© ton ami. Akela, le vieux loup farouche, qui n’avait jamais implorĂ© de merci dans sa vie, jeta un regard suppliant Ă  Mowgli, debout prĂšs de lui, tout nu, sa longue chevelure noire flottant sur ses Ă©paules, dans la lumiĂšre de la branche flamboyante qui faisait danser et vaciller les ombres. — Bien ! dit Mowgli, en promenant avec lenteur un regard circulaire. Je vois que vous ĂȘtes des chiens. Je vous quitte pour retourner Ă  mes pareils
 si vraiment ils sont mes pareils
 La Jungle m’est fermĂ©e, je dois oublier votre langue et votre compagnie ; mais je serai plus misĂ©ricordieux que vous parce que j’ai Ă©tĂ© votre frĂšre en tout, sauf par le sang, je promets, lorsque je serai un homme parmi les hommes, de ne pas vous trahir auprĂšs d’eux comme vous m’avez trahi. Il donna un coup de pied dans le feu, et les Ă©tincelles volĂšrent. — Il n’y aura point de guerre entre aucun de nous dans le Clan. Mais il y a une dette qu’il me faut payer avant de m’en aller. Il marcha Ă  grands pas vers l’endroit oĂč Shere Khan Ă©tait couchĂ©, clignant de l’Ɠil stupidement aux flammes, et le prit, par la touffe de poils, sous le menton. Bagheera suivait en cas d’accident. — Debout, chien ! cria Mowgli. Debout quand un homme parle, ou je mets le feu Ă  ta robe ! Les oreilles de Shere Khan s’aplatirent sur sa tĂȘte, et il ferma les yeux, car la branche flamboyante Ă©tait tout prĂšs de lui. — Cet Ă©gorgeur de bĂ©tail a dit qu’il me tuerait en plein conseil, parce qu’il ne m’avait pas tuĂ© quand j’étais petit. Voici
 et voilà
 et voilà
 comment nous, les hommes, nous battons les chiens. Remue seulement une moustache, Lungri, et je t’enfonce la Fleur Rouge dans la gorge ! Il frappa Shere Khan de sa branche sur la tĂȘte, tandis que le tigre geignait et pleurnichait dans une agonie d’épouvante. — Peuh ! chat de jungle roussi, va-t’en maintenant, mais souviens-toi de mes paroles la premiĂšre fois que je reviendrai au Conseil du Rocher, comme il sied que vienne un homme, ce sera avec la peau de Shere Khan sur ma tĂȘte. Quant au reste, Akela est libre de vivre comme il lui plaĂźt. Vous ne le tuerez pas, parce que je ne le veux pas. J’ai idĂ©e, d’ailleurs, que vous n’allez pas rester ici plus longtemps, Ă  laisser pendre vos langues comme si vous Ă©tiez quelqu’un, au lieu d’ĂȘtre des chiens que je chasse
 ainsi
 Allez ! Le feu brĂ»lait furieusement au bout de la branche, et Mowgli frappait de droite et de gauche autour du cercle, et les loups s’enfuyaient en hurlant sous les Ă©tincelles qui brĂ»laient leur fourrure. À la fin, il ne resta plus que le vieil Akela, Bagheera et peut-ĂȘtre dix loups qui avaient pris le parti de Mowgli. Alors, Mowgli commença de sentir quelque chose de douloureux au fond de lui-mĂȘme, quelque chose qu’il ne se rappelait pas avoir jamais senti jusqu’à ce jour ; il reprit haleine et sanglota, et les larmes coulĂšrent sur son visage. — Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? dit-il. Je n’ai pas envie de quitter la jungle
 et je ne sais pas ce que j’ai. Vais-je mourir, Bagheera ? — Non, Petit FrĂšre. Ce ne sont que des larmes, comme il arrive aux hommes, dit Bagheera. Maintenant, je vois que tu es un homme, et non plus un petit d’homme. Oui, la jungle t’est bien fermĂ©e dĂ©sormais
 Laisse-les couler, Mowgli. Ce sont seulement des larmes. Alors Mowgli s’assit et pleura comme si son cƓur allait se briser ; il n’avait jamais pleurĂ© auparavant, de toute sa vie. — À prĂ©sent, dit-il, je vais aller vers les hommes. Mais d’abord il faut que je dise adieu Ă  ma mĂšre. Et il se rendit Ă  la caverne oĂč elle habitait avec PĂšre Loup, et il pleura dans sa fourrure, tandis que les autres petits hurlaient misĂ©rablement. — Vous ne m’oublierez pas, dit Mowgli. — Jamais, tant que nous pourrons suivre une piste ! dirent les petits. Viens au pied de la colline quand tu seras un homme, et nous te parlerons ; et nous viendrons dans les labours pour jouer avec toi la nuit. — Reviens bientĂŽt ! dit PĂšre Loup. Ô sage petite Grenouille ; reviens-nous bientĂŽt, car nous sommes vieux, ta mĂšre et moi. — Reviens bientĂŽt ! dit MĂšre Louve, mon petit tout nu ; car, Ă©coute, enfant de l’homme, je t’aimais plus que je n’ai jamais aimĂ© les miens. — Je reviendrai sĂ»rement, dit Mowgli ; et quand je reviendrai, ce sera pour Ă©taler la peau de Shere Khan sur le Rocher du Conseil. Ne m’oubliez pas ! Dites-leur, dans la jungle, de ne jamais m’oublier ! L’aurore commençait Ă  poindre quand Mowgli descendit la colline, tout seul, en route vers ces ĂȘtres mystĂ©rieux qu’on appelle les hommes. lfjXGRR.
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  • dit leur de baisser la lumiere parole